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24 Avr

Joaillerie de luxe – Vania Leles, une virtuose de la pierre précieuse en Afrique

Vania Leles / photo Alamy

Originaire de la Guinée-Bissau, Vania Leles, est une jeune femme élégante, intelligente et pleine d’ambition. Il y a près de neuf ans, elle lançait une joaillerie de luxe sous la marque Vanleles. Un première pour une femme africaine. Cette initiative vient corriger un paradoxe criant dans le secteur de la joaillerie africaine.

En effet, l’Afrique produit la majorité des pierres précieuses de la planète, mais les joailliers sont occidentaux. Vania Leles est donc l’exception qui confirme la règle. Née en Guinée-Bissau, cet ancien top model avec sa marque de joaillerie de luxe Vanleles, fait son petit bonhomme de chemin dans ce secteur d’activité prospère.

« Le siège social, les bureaux et la boutique sont à Londres, mais j’achète mes pierres un peu partout en Afrique », explique Vania Leles. Elle se fournit en pierres « principalement au Mozambique pour les rubis, la Zambie pour les émeraudes, le Botswana et l’Afrique du Sud et la Namibie pour les diamants », ajoute-elle.

Vania Leles dont l’atelier se trouve en Italie, explique que « la joaillerie de luxe est un métier qui ne s’improvise pas ». Elle dit avoir mis plus de dix ans à concrétiser son rêve. « J’ai étudié à la GIA, la Gemelogical Institute of America. J’ai étudié la gemmologie, mais aussi le commerce des pierres précieuses et la conception des bijoux », dit-elle. « Après mon diplôme, j’ai travaillé pour le bijoutier Graff, j’y ai travaillé trois ans et demi. Ensuite, je suis entrée chez De Beers, et après j’ai travaillé chez Sotheby’s au département des pierres précieuses. J’ai donc de l’expérience, cela m’a pris dix ans ! », poursuit l’ancien top model.

Elle se souvient de ses débuts, quand elle a souhaité se lancer seule dans l’aventure. « Pour ce qui est du capital, j’ai vendu mon appartement. Au début,je me suis appuyée sur le réseau des gens que j’avais rencontrés au cours de ma carrière. Les fournisseurs de diamants, les gens de l’atelier de fabrication que je connaissais en Italie et qui travaillent pour les grandes maisons de la place Vendôme. J’ai commencé à dessiner mes collections. D’abord une petite, de six pièces… C’est une aventure qui dure depuis plus de quatre ans. Et je suis toujours là ! », dit-elle, l’air enthousiaste.

La jeune femme ne cache pas sa fierté de représenter l’Afrique dans une industrie du luxe en plein essor. Son rêve serait de voir cette industrie produire directement sur le continent africain. « J’aimerais qu’un jour l’Afrique possède sa propre bourse de négoce de diamants, des ateliers de taille et de polissage, en Angola ou au Botswana. Le Botswana a déjà des ateliers, mais je voudrais qu’ils soient plus gros ! »

Visionnaire, elle imagine un essor de l’industrie en Afrique. « J’aimerais que les emplois que génère l’industrie du diamant viennent en Afrique. C’est mon rêve ! Nous devrions être capables de dire aux vieilles maisons de négoce « si vous ne créez pas d’emploi en Afrique, vous n’aurez plus accès à nos pierres ». Et les bourses de New York, Anvers et d’Israël fermeraient, car elles n’auraient plus de pierre à vendre », clame-t-elle.

L’industrie du luxe en Afrique est encore balbutiante, mais elle existe. Avec l’ambition dans les années à venir de prendre toute sa place sur la carte mondiale du luxe. Après tout, le géant du luxe Richmont qui possède notamment les marques Cartier et Van Cleef and Arpels, a été fondé par un Sud-Africain.

Thom Biakpa

mngralm
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